- courée
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• 1845; de cour♦ Région. (Nord, Flandres) Petite cour commune à plusieurs immeubles dans les quartiers pauvres.I.⇒COURÉE1, subst. fém.MAR. Composition de suif, de soufre, de résine, etc., qu'on applique très chaude sur la carène des bâtiments destinés aux voyages de long cours.Rem. 1. Forme fém. de corroi. 2. Attesté notamment ds Ac. 1798-1878, et Ac. 1932 qui renvoie à espalme.Prononc. et Orth. Dernière transcr. ds DG : kou-ré. Ds Ac. depuis 1762. LAND. 1834 admet également couret. BESCH. 1845 renvoie à courai; Lar. 19e signale ,,on dit aussi courai, couroi``. Étymol. et Hist. 1678 (G. GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, 3e partie, p. 111 : Courée ou Couroy). De couroy par substitution du suff. -ée à la finale (v. corroi).II.⇒COURÉE2, subst. fém.BOUCH., vx. et provincial. Poumons ou fressure d'animaux. Sais-tu bien que je fais cuisine d'hommes? Qu'autant que j'en prends je les écorche comme beaux petits lapins, les désosse, les fricasse, n'épargnant foie ni courée? (P.-L. Courier ds Lar. 19e).Rem. Attesté ds LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892; et ds Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e qui enregistrent également la forme corée.Prononc. et Orth. Dernière transcr. ds DG : kou-ré. Var. corée ds Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e; cf. aussi l'ex. cité par GUÉRIN 1892. D'apr. LITTRÉ il s'agit d'une var. bourguignonne. Étymol. et Hist. Fin XIIe s. coree « entrailles » (Chanson d'Antioche, I, 118 ds T.-L.). Du b. lat. corata « entrailles », plur. neutre considéré comme fém. sing. de coratum, dér. de cor (cœur) sur le modèle de ficatum (foie).III.⇒COURÉE3, subst. fém.ARCHIT., région. (Nord-Flandres). Petite cour commune à plusieurs habitations, généralement encastrée entre des immeubles pauvres et sombres. Synon. courette :• [Jacqueline et Camille] remarquaient pour la première fois, (...) les ténèbres des entrées de courées, l'aspect de coupe-gorge de leurs longs couloirs tortueux, la mesquinerie sordide de ces agglomérations humaines où, depuis des générations, végète une humanité asservie.VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 453.Étymol. et Hist. 1845 (SAUBINET, Vocab. b. lang. rémois, Reims : Courée. Cour commune à plusieurs habitations). Terme régional du nord de la France (FEW t. 2, p. 850 a). Dér. de cour, suff. -ée. Fréq. abs. littér. :7.1. courée [kuʀe] n. f.ÉTYM. 1678; de couroy, par substitution du suffixe -ée.❖♦ Mar. anc. Substance composée de suif, de soufre, de résine, etc., appliquée sur la carène des navires faisant des voyages au long cours.❖HOM. 2. et 3. Courée.————————2. courée [kuʀe] n. f.ÉTYM. Fin XIIe, coree; du bas lat. corata « entrailles ».❖♦ Vx ou régional. Poumons ou fressure d'animaux.❖HOM. 1. et 3. Courée.————————3. courée [kuʀe] n. f.ÉTYM. 1845; de cour, et suff. -ée.❖♦ Régional (Nord, Flandres). Petite cour commune à plusieurs immeubles dans les quartiers pauvres. ⇒ Courette. || « (À Roubaix) des rues vides, des portes murées, des boutiques abandonnées et pillées, des toits à claire-voie, des courées sales, encombrées de gravats » (l'Express, no 1455 du 26 mai 79, p. 137).0 (Jacqueline et Camille) remarquaient pour la première fois, (…) les ténèbres des entrées de courées, l'aspect de coupe-gorge de leurs longs couloirs tortueux, la mesquinerie sordide de ces agglomérations humaines où, depuis des générations, végète une humanité asservie.Van der Meersch, Invasion 14, 1935, p. 453, in T. L. F.❖HOM. 1. et 2. Courée.
Encyclopédie Universelle. 2012.